Les accusations historiques proférées contre l’Eglise de Dieu Tome 2

I. L’Eglise et les croisades
1. Les 1ères croisades démarrèrent pour défendre les Chrétiens des persécutions
Les faits: après une longue histoire de conquêtes des terres chrétiennes par les musulmans ( l’Egypte, la Palestine, la Syrie, l’Afrique du Nord, l’Espagne, le Sud de la France etc.), de guerres face à l’empire Byzantin, la destruction du Saint-Sépulcre par les Fatimides en 1009… les Turcs Seldjoukides s’emparent de Jérusalem (1078), massacrent la population, asservissant les Chrétiens et bloquant l’accès aux pélerins. La 1ère croisade (1095-1099) est alors lancée suite à l’appel du Pape Urbain II qui déplore durant le Concile de Clermont les massacres, persécutions et profanations, encourageant la libération de Jérusalem. S’en suivront alors des batailles pour la terre sainte entre pouvoirs chrétiens et musulmans jusqu’en 1291.
http://www.udenap.org/groupe_de_pages_04/sermon_d_urbain_ii.htm ; Jean Richard, Histoire des croisades, Fayard, 1996. ; http://www.sepulchre.custodia.org/default.asp?id=4163 ; http://www.blog.sami-aldeeb.com/2013/10/29/la-verite-sur-les-croisades/ ; https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/03/09/la-verite-sur-les-croisades/

Même s’il est vrai que certaines richesses ont été gagnées par les croisades, ces dernières coûtèrent cher à l’Europe qui en subit de grandes difficultés économiques. Leur nombre se réduisit à partir du XIVe en partie pour ces mêmes raisons. Les motifs convoqués par Pierre l’Ermite, Urbain II, Saint Bernard, Saint Louis pour aller combattre étaient purement religieux, prônant la justice et la défense de la Chrétienté ; non pas de s’enrichir et d’amasser des biens. En parler comme un but du clergé serait mentir sur la volonté des Papes, en dépit des abus indéniables de certains croisés.
Fred Cazel, Financing the Crusades,”in A History of the Crusades, 117. : http://www.catholicnewsagency.com/column/four-myths-about-the-crusades-1562/
Norman Housley, Costing the Crusade: Budgeting for Crusading Activity in the Fourteenth Century, 59. ; http://archives.fsspx.org/fr/les-croisades-automaticaly-imported

2. Les croisades des Albigeois (1208-1213) et autre:

Les croisades des Albigeois commencèrent après la prolifération de l’hérésie Cathare, faisant émerger des violences contre les prêtres catholiques, pillant et brûlant des églises, et subissant en retour des lynchages par les tribunaux laïques de France. Les croisades furent lancées après 2 siècles de conflits par le Pape Innocent III qui lui-même reprochera aux croisés des décisions abusives et barbares, aux Seigneurs en place comme Simon de Montfort les excès et injustes exploitations des croisades. Y mettant fin en 1213, les guerres continuèrent néanmoins par la seule décision des seigneurs du Nord.
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/07/18/linquisition-les-temps-les-causes-les-faits-37/ ; Mgr DOUAIS, L’Église et la Croisade des Albigeois. LUCHAIRE, p. 155, 199, 201, 230. ; http://archives.fsspx.org/fr/la-croisade-des-albigeois-automaticaly-imported ; Innocent III, dans Patrologie latine de Migne, t. 216, p. 744

La phrase attribuée à Arnaud de Cîteaux durant le sac de Bézier, «Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens» est déclarée apocryphe par les historiens. De plus, d’après Jean Guiraud, on sait de Guillaume de Tulède que cet évènement avait été décidé à l’avance par les seigneurs qui conduisaient l’armée du Nord (et non l’Eglise directement), pour un mobile d’ordre militaire et politique: Il faut donc incriminer la cruauté des chefs militaires, les nécessités de la guerre et non le religieux.
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2015/06/07/tuez-les-tous-dieu-reconnaitra-les-siens/

A l’inverse des autres croisades, on doit vraisemblablement admettre la volonté d’expansion religieuse des croisades Baltes (XIIIe, face aux scandinaves faisant violence aux missionnaires), les croisades Hussites (1420-1434) avaient pour but de freiner les révoltes Hussites qui créèrent leur propre Etat (croisades qui échouèrent et finirent par des négociations).
http://unamsanctamcatholicam.blogspot.fr/2012/08/the-baltic-crusades.html ; http://www.catholiceducation.org/en/culture/history/the-crusades.html

3. Les conditions pour mener une guerre selon l’Eglise:

L’Eglise a toujours posé des conditions exigentes pour qu’une nation puisse se défendre par la guerre: Que le dommage infligé par l’agresseur […] soit durable, grave et certain. Que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés […] inefficaces. […] Que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux […] plus graves que le mal à éliminer. Les abus sont formellement interdits depuis St Augustin, St Thomas d’Aquin et suivants. Aussi, la conversion forcée a toujours été interdite.

http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P7W.HTM ; https://oregonstate.edu/instruct/phl201/modules/Philosophers/Augustine/augustine_justwar.html ; http://ethics.sandiego.edu/Books/Texts/Aquinas/JustWar.html ; http://www.unamsanctamcatholicam.com/history/79-history/324-crusaders-and-conversion.html

II. L’Eglise et l’inquisition

1. Les chiffres:
-Pierre Chaunu, affirme que les chiffres de Llorente doivent être divisés au moins par deux: Les 10-12000 exécutions en trois siècles comprendraient les sorcières brûlées dans le reste de l’Europe (ne concernant PAS l’Inquisition, mais les pouvoirs séculiers et protestants) du XVIIe.
-Gams compte 4 000 condamnés à mort pour 330 ans d’existence de l’Inquisition Espagnole, soit une moyenne de 12 exécutions par an dans tout le royaume.
-Entre 1241 et 1323, on constate 671 arrestation à Quercy (dont aucune peine d’emprisonnement), 58 condamnés à une peine corporelle à Albi, 633 à Toulouse (dont 307 emprisonnements, 153 peines mineures).
-Agostino Borromeo lui rapporte 125000 arrestations en 6 siècles, dont 1% de peine de mort soit ~1250 morts (jugés coupables de crimes suffisamment sévères) en ~600 ans.
-Les sorcières brûlées sont au nombre de 59 en Espagne, 36 en Italie, 4 au Portugal sur toute la période de l’inquisition.
Jean Sévillia, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Saint-Amand-Montrond 2003, p. 65, 79. ; Pierre Chaunu, Eglise, Culture et Société, SEDES, 1981 https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/12/13/linquisition-et-ses-centaines-de-millions-de-victimes/ ; http://www.philisto.fr/article-25-la-legende-noire-de-l-inquisition-medievale.html ; http://www.theguardian.com/world/2004/jun/16/artsandhumanities.internationaleducationnews

2. La fonction de l’inquisition:

L’inquisition avait pour but d’interdire le prêche de l’hérésie, par un souci de maintenir l’unité doctrinale de la société, menacée de fragmentations par les hérésies naissantes. Il s’agissait d’obtenir le repentir des semeurs de trouble et de punir le refus de se repentir, par un procès où l’accusé disposait d’une défense et de témoins face à un jury. Aucune condamnation à mort n’était prononcée par l’Eglise: la décision revenait au pouvoir séculier. Beaucoup d’inquisiteurs étaient punis pour leurs abus, comme Robert Le Bougre qui fut emprisonné. La torture, d’abord interdite par le pape Nicolas 1er, fut autorisée aux tribunaux laïques par Innocent IV sous condition de ne risquer ni la mutilation ni la mort de l’accusé ; elle fut toutefois rarement employée selon les historiens. Les peines générales étaient des pénitences religieuses,amendes, confiscations ou emprisonnements.
P. Chaunu, E. Mension-Rigau, Baptême de Clovis, baptême de la France, De la religion d’État à la laïcité d’État p. 184 ; http://www.dici.org/dl/fichiers/Inquisition.pdf Jean Sévillia, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique, 2003 ; http://archives.fsspx.org/fr/la-vrit-sur-linquisition-par-le-pre-henri-hello-automaticaly-imported

L’inquisition Espagnole (1478) naquit dans un contexte de reconquista. Elle sévissait contre ceux qui s’efforçaient de pervertir la foi, troubler l’ordre public, conspirer contre le pouvoir en place ; arabes qui autrefois avaient régné après la conquête de l’Espagne et les juifs par leur soutien, qui furent forcés de partir ou de se baptiser, non sans cas de fausses conversions. Il est admis que les Papes faisaient pression sur les écarts des Souverains qui cherchaient à violer leurs exigences morales: Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre VI, Pie IV, Pie V, Grégoire XIII, Innocent XII s’efforcèrent tous d’enrayer le mal. Le bûcher, appliquée par le bras séculier, ne fut pas une invention des inquisiteurs d’Espagne. Aussi, on ne pouvait être emprisonné que pour des fautes graves et sur des preuves sérieuses.
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2015/04/17/linquisition-les-temps-les-causes-les-faits-67/ (6/6 et 7/7) ; DE NERVO, Isabelle la Catholique, p. 300. ; Cf. LYMBORGH, Histoire de l’Inquisition, Liv. I, ch. 26. ; HÉFÉLÉ. Ximenès, p. 324. – G. ROMAIN. L’Inquisition, p. 42. ; http://www.dici.org/dl/fichiers/Inquisition.pdf

III. L’Eglise, St Barthélémy et Borgia

1. Le massacre de la St Barthélémy n’avait pas une cause religieuse
La Saint-Barthélemy était avant tout un coup d’Etat politique: la religion en a été le prétexte bien plutôt que la cause. Les calvinistes (huguenots), se révoltant contre l’Etat, voulurent s’emparer du roi et former une nation à part, profanant et pillant les églises notamment dans le Languedoc. Catherine de Médicis, mère de Charles IX, chercha à se débarrasser des rebelles à leur gouvernement, menant ainsi au massacre. Cependant, ce n’était aucunement pour une cause religieuse: pas un seul prêtre n’y prit part, et certains voulurent même les défendre. S’il est vrai que le Pape Grégoire XIII fit chanter un Te Deum à cette occasion, c’était en raison d’une dépêche reçue de la cour de France ne mentionnant que la survie du Roi, et non pas les excès déplorables de cette nuit. A cette époque, le Martyrologue protestant nommait 786 morts dans la France entière (alors qu’il y en avait supposémment plusieurs milliers). De nombreux catholiques moururent dans les mêmes circonstances, à Bordeaux, à Bourges, à Vic, à Paris etc.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k316710/f245.item.zoom ; Martyrologe des calvinistes, p. 728, fol. recto. ; Cité dans l’Histoire des martyrs, etc., l. c. sup., p. 724 ; folio recto. Mgr de Ségur, Causeries sur le protestantisme d’aujourd’hui, Ed. Saint-Rémi, p. 182-183 ; https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/07/16/la-saint-barthelemy-les-vrais-faits-44/

2. Le Pape Alexandre VI Borgia subit de nombreuses calomnies:

Souvent accusé d’avoir été un débauché, fornicateur, bisexuel, assassin, voleur etc… Rodrigo Borgia, devenu Pape à 61 ans, fut accusé lui et sa famille d’avoir commis de nombreux crime.
-On dit de sa fille Lucrèce qu’elle eut des relations incestueuses avec son père ou son frère, chose largement démentie par les historiens actuels (M. Brion, I. Cloulas) et auteurs de son époque (Giraldi, Sardi, Caviceo, Alde Manuce etc.).
-On accuse Alexandre VI d’avoir participé au meurtre du duc de Gandie. Affligé par l’évènement, il n’y eut aucune preuve contre le Pape sinon les accusations infondées de ses ennemis politiques (démenties par Roscoe).
-On l’accuse d’avoir empoisonné Zizim, alors qu’on sait qu’il est mort à Capoue, atteint de dysenterie courante à l’époque.
-On l’accuse du massacre de Sinigaglia, qu’il faut néanmoins attribuer au commandant César de Borgia, disciple de Machiavel, choisi pour sa dévotion dans un contexte de conflits guerriers face aux Vénitiens, Ursins, Savelli etc.
-On dit qu’il serait mort en buvant accidentellement un poison destiné à tuer un cardinal, ce qui est démenti par le journal de la maladie du Pape et d’autres textes trouvés par Muratori et Raynald. Il mourut de la fièvre tierce qui régnait à Rome.

Si on doit admettre qu’il avait des maîtresses pendant son Cardinalat, qu’il convoitait des dames siennoises (chose qu’on sait car il se fit réprimander par Pie II), qu’il faisait du népotisme etc. Qu’une chose soit cependant claire: ces fautes humaines ne font pas atteinte à l’intégrité de la foi catholique et la légitimité du Pape qui en dépit de ses péchés a su maintenir la doctrine catholique (qui s’oppose à ses erreurs), et combattre pour l’indépendance de l’Eglise face aux nombreux Souverains de l’époque qui convoitaient son pouvoir.
Benjamin-Marcellin CONSTANT, L’Histoire et l’infaillibilité des Papes, tome 2, p. 367-383 ; Mgr Justin FÈVRE, Histoire apologétique de la Papauté, tome 5, p. 599-647 https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2016/02/08/le-pape-borgia-alexandre-vi-etait-il-un-debauche/ ; http://www.jeansevillia.com/le-vrai-visage-des-borgia/

3. Pouvoir réfuter les très nombreuses calomnies faites à l’Eglise:
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/03/02/demolition-de-tous-les-mensonges-historiques-sur-le-catholicisme/

Une réflexion sur “Les accusations historiques proférées contre l’Eglise de Dieu Tome 2